Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome II, 1890.djvu/160

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retenu hors de chez lui par la maladie de Pierre Bouet, et, sans doute, sa mère ne manquerait pas de visiter, elle aussi, ne fut-ce que cinq minutes durant, le pauvre malheureux qui se mourait, à quelques arpents de là… La vieille resterait seule, et alors tout irait comme sur des roulettes.

En attendant cette éventualité, les Pape se tenaient cois sous le feuillage qui leur servait d’abri, épiant du regard le moindre mouvement, prêtant l’oreille au plus léger bruit…

Ils sont là depuis une bonne heure, quand nous les rejoignons. Et, cependant, rien encore n’est venu confirmer leur petit calcul… La mère Campagna ne bouge pas, à en juger du moins par l’immobilité des bandes lumineuses que projettent les fenêtres des pignons.

Dans les environs, le silence n’est troublé que par la conversation des chiens, qui se répondent d’une ferme à l’autre, ou par le miaulement batailleur des matous, en quête d’aventures.

La nuit est noire. Quelques rares étoiles pointillent la voûte du ciel. Le vent se tait. Seuls, les ruisseaux babillent sur leurs