Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome II, 1890.djvu/183

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Maintenant — grâce, il est vrai, à un sacrifice indispensable d’argent — la Démone avait emporté ses secrets dans le royaume des poissons, d’où ils ne sortiraient certes jamais.

Tout était donc pour le mieux de ce côté-là.

Restait le père Bouet, revenu à la vie, sinon à la santé. Quelle chance perdue !… Pourquoi l’apoplexie, qui fauche si souvent de jeunes existences, avait-elle respecté ce vieillard à héritage !

Une affaire si habilement montée, poursuivie avec tant de patience, arrivée même jusqu’à la catastrophe qui en était l’objectif, rater comme cela au dernier moment !… Une mine si bien chargée, faire long feu, ne causer que d’insignifiants dégâts !

C’était ce qui s’appelle n’avoir pas de chance.

Tels étaient les pensées et les regrets coupables de cet homme en proie aux harpies du crime.

Pourtant, il lui restait une consolation dans son fiasco, c’est qu’il était toujours l’héritier légitime du père Bouet, celui-ci n’ayant pas fait de testament. Antoine le croyait, du moins.