Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome II, 1890.djvu/202

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déclarer que tu ne gagneras rien par de semblables moyens ! Retourne chez toi… Personne ne t’a vu venir, j’espère, et je tâcherai d’oublier une démarche insensée.

Le beau parleur fit entendre un petit ricanement ironique.

— Oui-dà ! répliqua-t-il, tu penses m’éconduire de cette façon, frère sans cœur !… C’est que tu ne connais pas qui je suis et ce dont je suis capable ! Tu vas l’apprendre. Mais, auparavant, mets-toi bien dans l’idée que je ne sortirai pas d’ici avant que tu ne m’aies donné satisfaction.

— Enfin ! qu’exiges-tu ! quelle satisfaction te faut-il ? demanda Pierre, fort agité.

— Je veux d’abord que tu me dises si réellement tu as fait un testament.

— Oui, j’en ai fait un.

— Qui est ton légataire universel ?

— Ma fille, naturellement, — à la charge par elle de donner cent louis à ton garçon.

— Mon garçon n’a que faire des aumônes de cette voleuse-là !

— C’est lui qui en décidera, quand il sera majeur, répondit froidement le père Bouet.

— D’ici là, il coulera bien de l’eau dans la rivière ! murmura Antoine d’une voix menaçante.