Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome II, 1890.djvu/203

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Puis, se redressant à deux pas de son frère, le bras levé :

— Écoute, Pierre, et grave bien dans ta pensée le serment que je vais faire : Je jure sur ma part du Paradis que si l’étrangère hérite de toi, au détriment de mes enfants, je ferai de sa vie une existence tellement épouvantable, qu’elle souhaitera la mort comme une délivrance…

— Antoine !

— Je jure de la martyriser par tous les moyens possibles, de lui susciter des misères, des ennemis, de la perdre de réputation, de lui rendre enfin le séjour de cette paroisse impossible…

— Mon frère !

— Je la frapperai dans ses amis, dans ses affections, dans ses goûts même, comme je l’ai déjà frappée dans ses amours !

— Malheureux ! malheureux !

— Elle n’aura ni trêve, ni repos. Plus elle sera abattue, plus je redoublerai mes coups. Mes enfants et moi, nous mangerons le pain noir de la misère ; mais, elle, ce sera du pain trempé de larmes !

Le père Bouet était terrifié. Le vertige faisait tournoyer les objets devant ses