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— Patience, femme : ça viendra ; il faudra bien que ça vienne !

Eulalie, qui connaissait son homme et savait de quoi il était capable, refoulait son ressentiment et se calmait pour un temps.

Mais c’était sans cesse à recommencer, car le gros Ti-Toine devenait plus amoureux et plus bête d’un jour à l’autre… Il avait constamment la larme à l’œil et ne finissait pas de pleurnicher dans le tablier maternel.

C’est le fouet qu’il aurait fallu donner à ce braillard imbécile… Mais la tendre Eulalie était loin de partager cet avis, – je vous prie de le croire.

Elle s’attendrissait d’abord sur le chagrin de son gros fils ; puis, sans transition, elle entrait dans des colères folles contre sa filleule, – laquelle était bien à cent lieues de se douter des tempêtes que soulevait son indifférence à l’endroit du cousin Ti-Toine.

Cependant, une note gaie traversait parfois le hourvari de ce concert en bémol.

C’est ainsi qu’une après-midi du mois de juillet, Ti-Toine arriva comme une bombe à la maison… Il pleurnichait à chaudes larmes et se précipita, sans crier gare, sur les genoux pointus de sa mère.