Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome II, 1890.djvu/241

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archipel qui saupoudrait le fleuve, à quelques lieues en aval de Québec.

C’était par une belle matinée d’octobre, ni trop chaude ni trop fraîche. Une jolie brise de vent d’est soufflait ferme sur le fleuve. Mais la mer était bonne encore et la brise, très maniable.

Richard, parti ostensiblement pour la pêche et la chasse, se disait avec raison qu’il n’était pas impossible qu’il rencontrât son yacht, que ce vent en poupe devait joliment entraîner vers son propriétaire.

Et l’on tirait bordée sur bordée, de la côte sud à l’île d’Orléans, faisant des conjectures, hélant les navires au passage, sans toutefois comprendre grand-chose aux réponses rapides obtenues.

Cependant, la brise fraîchissait avec le baissant, et l’on s’apprêtait à virer de bord près de l’île d’Orléans, pour prendre une dernière bordée vers l’île Madame, lorsqu’un choc d’une violence inouïe renversa tout le monde…

Le mât de misaine s’abattit et la chaloupe entrouverte s’emplit d’eau, puis, coulant à demi, se coucha sur le flanc.

Il va sans dire que passagers, gréement,