Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome II, 1890.djvu/260

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Il renouvela ses remerciements à la maîtresse de la maison, ajoutant qu’il bénissait le hasard qui l’avait conduit chez la mère du capitaine Hamelin, pour lequel il avait une estime particulière.

La veuve se défendit contre cette gratitude qu’elle eût voulu avoir méritée. Puis – avec une délicatesse de femme bien élevée, retenant son impatiente curiosité – elle dit gaiement :

— À table, messieurs… Vous devez mourir de faim… Nous causerons après.

Les étrangers ne se firent pas prier, car effectivement ils avaient l’estomac dans le dos.

Le repas fut relativement silencieux, quoique égayé de temps à autre par quelque exclamation gourmande du patron, qui avait le ventre expansif.

Quand le couvert fut enlevé, la veuve n’y tint plus :

— Je vous prie de m’excuser, milord, dit-elle, mais j’ai une question à vous poser, une question qui me brûle les lèvres…

L’Anglais s’inclina.

— Je suis à vos ordres, madame, dit-il.

— Le commandant de votre yacht s’appelle bien Hamelin, n’est-ce pas ?