Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/142

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« Monsieur, dit-elle, quelles que soient les raisons qui vous dirigent, je les respecte et ne désire pas vous forcer à les divulguer… Mais vous avez parlé d’un grand crime sur la piste duquel vous êtes tombé, et, comme je suppose que ma famille est pour quelque chose dans cette ténébreuse affaire, je vous prierai de me dire de quoi il s’agit.

— Mademoiselle, répondit Després, vous serez satisfaite, car je ne suis pas venu pour autre chose.

— Je vous écoute, monsieur.

— Aucune oreille indiscrète n’entendra ce que j’ai à vous dire ? demanda Després, en regardant tout autour de lui.

— Il n’y a que mon frère dans le parc, répondit Laure, et vous voyez qu’il ne songe guère à vous écouter. »

En effet, Edmond paraissait se trouver trop à son aise, étendu sur la pelouse à une centaine de pieds de là et absorbé dans la lecture d’un roman, pour s’occuper de ce qui se passait entre sa sœur et Gustave.

Després prit donc place à côté de Laure, et la regardant avec une sympathie presque paternelle :

« Mademoiselle, dit-il brusquement, vous allez vous marier mardi prochain, n’est-ce pas ?

— Oui, monsieur, répondit la jeune fille en baissant les yeux.

— Votre décision est bien prise ?

— Mais, monsieur !…

— Il le faut, mademoiselle. Répondez-moi en toute confiance, je vous en supplie.

— Eh bien ! sans doute, ma décision est arrêtée.

— Irrévocablement ?