Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/176

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Cet homme était Lapierre ; la jeune fille, Louise Gaboury.

— Bonsoir, la mère, dit l’homme ; vous pouvez vous vanter d’avoir pour fils un fier imbécile : il m’a laissé morfondre à la porte pendant près d’une heure, sans nécessité… Mais c’est égal ; puisque me voilà, arrivé sans encombre, je lui pardonne. Avez-vous une chambre pour cette femme ?

— J’en ai plusieurs, répondit la mère Friponne, mais il y en a de plus mignonnes les unes que les autres.

— Je veux la meilleure et, surtout, la plus éloignée d’ici.

— Alors, c’est la chambre du nord – un vrai nid d’hirondelle pour la tenue.

— Cette chambre ferme-t-elle à clé ?

— Il y a un solide verrou en dehors : ça vaut mieux.

— Très bien. Et les fenêtres ?

— Une seule, et encore, on peut l’assujettir en dehors avec des clous.

— Je vous loue cette chambre, mais à une condition : vous y garderez cette jeune fille prisonnière jusqu’à nouvel ordre – pendant trois ou quatre jours au plus ; vous la traiterez convenablement et ne la laisserez manquer de rien ; en outre, personne ne doit savoir qu’elle est ici, et il faut que vous veilliez attentivement à ce qu’elle ne s’échappe pas…

— Ah ! pour ça, j’en réponds, interrompit la mère Friponne.

— Bien. À ces conditions-là, je vous donnerai cinquante piastres le jour où je viendrai rendre la liberté à cette jeune fille. En attendant, voici dix