Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/187

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la sonnette correspondant à la porte de la rue, et Madeleine courut ouvrir.

« Monsieur Lapierre ? demanda une voix impérieuse.

— Il n’y est pas, répondit l’organe doucereux de Madeleine… c’est-à-dire… enfin, je vais aller voir. »

Et la femme de charge remonta l’escalier. Mais le visiteur la suivit quatre à quatre et se trouva sur le palier, à l’entrée de la salle à manger, en même temps qu’elle.

C’était le Caboulot ! Apercevant Lapierre, il marcha droit à lui et articula froidement :

« Ma sœur ! misérable, qu’as-tu fait de ma sœur ?

— Votre sœur ! balbutia Lapierre, interdit et cherchant à reconnaître le jeune homme qui l’apostrophait ainsi.

— Oui, ma sœur, ma sœur Louise Gaboury que tu as voulu ruiner de réputation autrefois, et que tu as volée hier !… Qu’en as-tu fait ?… où est-elle ? Parle vite, scélérat.

— Vous êtes fou, répondit l’ancien espion, se remettant et voyant à qui il avait affaire… Je ne sais ce que vous voulez dire.

— Ah ! tu ne sais pas ce que je veux dire, ravisseur, espion, assassin et faussaire que tu es ! – eh bien ! je vais t’ouvrir l’intelligence. Dis-moi de suite où tu as traîné ma sœur, la nuit dernière, ou, sur mon salut, tu es mort. »

Et le jeune homme, tirant un revolver de sa poche, ajusta Lapierre.

Celui-ci devint fort pâle. Néanmoins, une seconde après, il se remit.