Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/213

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cart, causaient d’une façon extrêmement animée.

Les deux jeunes gens paraissaient sous le coup d’une violente émotion et semblaient discuter une question d’un haut intérêt, car sur leurs pâles figures se lisait le bouleversement le plus terrible. Champfort, surtout, avait l’air furieusement excité et dominé par une de ces froides colères que l’on ne maîtrise pas.

Le jeune Privat, plus raisonnable, faisait tous ses efforts pour calmer son cousin.

Cependant, le notaire acheva la lecture du contrat de mariage au milieu du silence général. Il promena alors, à travers ses lunettes, un regard interrogateur sur les intéressés ; puis, constatant que personne n’avait d’objection à faire, il se leva et présenta au futur époux, Joseph Lapierre, son siège et sa plume.

— « Signez, monsieur, » dit-il.

Lapierre signa d’une main fiévreuse. Puis, se levant, il attendit, tout en présentant la plume au notaire.

— « À la future épouse, maintenant ! reprit l’homme de loi. Passez la plume à votre fiancée, monsieur. »

Lapierre se tourna vers Laure et attendit, tenant toujours la plume.

Mais, comme la jeune fille hésitait, tournant désespérément son regard vers la porte d’entrée, madame Privat intervint.

« Eh bien ! Laure, que fais-tu donc ? dit-elle avec une certaine impatience ; ne vois-tu pas que tu fais attendre ces messieurs ?

— J’y vais, ma mère ! » répondit tranquillement la jeune créole.

Et, plus blanche que le papier sur lequel elle al-