Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/220

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quelques heures, un expédient pour me débarrasser de mes deux coquins. »

Et, fortifié par cette lueur d’espoir, Gustave se laissa docilement conduire à la voiture fermée qui attendait en face d’une des extrémités du parc.

Le trajet se fit en dix minutes ; puis le lourd équipage s’ébranla, pour ne s’arrêter qu’après une course d’une demi-heure.

On était arrivé.

Passe-Partout ouvrit la portière et sauta sur le chemin. Il fut suivi de Bill. Puis tous deux, avec une galanterie exquise, enlevèrent délicatement leur prisonnier et le mirent un instant sur ses jambes, à côté de la voiture.

Cela fait, Passe-Partout se détacha du groupe et se dirigea vers une vieille maison en ruines, accroupie sur un amoncellement de rochers fantastiques, et qui n’était autre que la distillerie de la mère Friponne.

Després ignorait ce détail ; mais il lui fut facile de reconnaître qu’il était sur la route de Charlesbourg et à un demi-mille tout au plus de Québec, dont la masse sombre se détachait sur sa droite.

« Allons, bon ! pensa-t-il, je ne suis qu’à deux pas de la Canardière et j’aurai bien du malheur si je ne réussis pas à m’échapper de cette vieille bicoque. »

Passe-Partout revint au bout de cinq minutes.

« Il y a quelqu’un, dit-il à son compagnon ; faisons le tour et entrons par la porte de derrière.

— La chambre de monsieur est prête ? demanda Bill, d’un ton goguenard.

— Il n’y manque que des tapis, répondit le facétieux Passe-Partout.

— En avant, alors.