Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/237

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Au bout d’un quart d’heure de réflexion, le jeune homme tressaillit sur sa couche raboteuse. Une idée venait de lui traverser la tête : « Si je pouvais prendre mon couteau ! »

Hum ! ce n’était pas une mince affaire ! Le couteau en question se trouvait dans la poche de droite du pantalon… et comment l’atteindre ?…

N’importe ! Després se mit aussitôt à l’œuvre. Il se tourna, se retourna, se tordit, réussit à introduire le bout de ses doigts dans la bienheureuse poche, à saisir le couteau, le sortit à moitié, le perdit, le rattrapa, et finalement poussa un cri de triomphe…

Le couteau sauveur, échappé de sa retraite, gisait sur le sol !

Le prendre, l’ouvrir, couper, scier un peu partout fut l’affaire de cinq minutes.

Quand Gustave cessa de travailler, ses liens gisaient par terre ; il était libre… dans sa prison !

Comme on peut le supposer naturellement, le bâillon sous lequel étouffait le prisonnier subit le même sort que les liens, et le Roi des Étudiants put enfin étirer ses pauvres membres tout courbaturés.

Cela fait, Després se mit en devoir d’inspecter sa prison. Un rayon de lune qui filtrait par le grillage d’un petit soupirail lui ayant paru insuffisant pour bien étudier les lieux, le jeune homme alluma une allumette, puis deux, puis six, puis d’autres encore.

Après cette série d’illuminations fastueuses Gustave savait ce qu’il voulait savoir ; il était fixé sur l’unique chance qu’il avait de se tirer d’affaire.

On n’a pas oublié que la cave où avait été