Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/250

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pour qu’il les ait faites à la légère ; en outre, elle se rapportent à des personnes et à des événements qui ont tenu une trop grande place dans ma vie, pour que je consente à les repousser sans examen. Je prie donc les jeunes gens qui se trouvent dans cette enceinte de vouloir bien garder les portes, afin que personne ne cherche à se soustraire au châtiment qu’il aura mérité… »

L’aimable amphitryon n’avait pas fini cette énergique petite harangue, qu’un murmure approbateur courut dans l’assemblée, et qu’une vingtaine de jeunes gens se précipitaient vers les issues du salon, où ils s’installaient résolument.

— Bien ! messieurs, reprit la veuve. Maintenant, si l’honorable compagnie ne s’y oppose pas, nous allons nous constituer en cour de justice et écouter impartialement M. Després. De la sorte, tout se passera régulièrement et nous n’aurons pas à déplorer des scènes de violence comme celle à laquelle nous venons d’assister.

— Très bien ! très bien ! murmura-t-on de toutes parts.

— Approchez, mesdames et messieurs. »

Tous les assistants se rassemblèrent autour de Mme Privat, à l’exception d’un petit groupe de quatre personnes, dont une femme vêtue de noir, qui demeura à l’écart, et des jeunes gens installés aux portes.

Quant à Lapierre, pâle comme un cadavre, mais sombre et résolu, il regagna lentement son siège ; près de la table, où il demeura seul, semblable à un accusé sur la sellette.

Le misérable se voyait perdu ; mais il voulait lutter jusqu’au bout et ne pas succomber sans une petite vengeance qu’il méditait.