Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/258

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nu qui révéla sur le compte du futur époux des choses si épouvantables, que ce dernier en tomba mort de confusion…

Et l’on ajoutait d’un air mystérieux que l’autre mariée avait aussi dans son passé certain épisode terrible que l’on ne connaissait pas bien, mais où, à coup sûr, il y avait eu mort d’homme… Bref, on caquetait méchamment, comme les badauds savent le faire, quand il s’en donnent la peine.

Heureusement, l’arrivée du cortège nuptial changea le cours de ces charitables conversations et mit fin aux bienveillantes remarques qui les émaillaient.

Les lourds carrosses défilèrent un à un le long des grilles, qui bordent le terre-plein, en face de la cathédrale, déposant sur le trottoir de pierre blanche leur joyeuse cargaison de femmes éblouissantes et d’hommes en costumes de gala.

Toute cette brillante compagnie s’engouffra sous les arceaux des portes grandes ouvertes et s’éparpilla, dans les bancs de chêne, alignés deux par deux sur le pavé de la vaste nef.

Seuls, les mariés, escortés de leurs garçons et filles d’honneur, s’avancèrent jusqu’à la balustrade du chœur et prirent place sur des fauteuils luxueux, installés à leur intention.

Puis l’orgue fit entendre ses graves harmonies, le prêtre ses avertissements non moins graves… et, au sortir de l’église, Laure Privat était devenue madame Champfort, et Louise Gaboury la… "Reine" des Étudiants !

Au moment où le cortège s’ébranlait pour retourner à la Canardière, Lafleur et Cardon, qui étaient de la fête et faisaient bonne contenance