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Il ne fallait pas lui demander autre chose que cela : c’eût été peine perdue. Mais, en revanche, toutes les cinq minutes, l’éternel couplet lui revenait dans le gosier, avec le nom du respectable grand-père Noé, auteur de la première bamboche dont parle l’histoire.

Laissons Lafleur redire, en quinze couplets, les mérites et les exploits du grand-père Noé, et esquissons à la hâte le portrait du nouvel arrivant.


CHAPITRE II

Paul Champfort


Paul Champfort était un grand et beau garçon de vingt-deux ans.

Sa figure franche et ouverte plaisait au premier abord. Cheveux châtains, longs et bouclés ; front large, œil brun, à la prunelle hardie, bouche aux lèvres sympathiques, qu’ombrageait une petite moustache de même nuance que les cheveux : tête charmante, en un mot.

Il avait l’humeur joyeuse, la parole facile, colorée, doucement railleuse, mais toujours bienveillante. On l’aimait beaucoup, parmi les universitaires, tant à cause du cachet de sympathique distinction dont toute sa personne était empreinte, que par la bonté de son caractère et la solide intelligence qu’on lui savait.

Il était de toutes les fêtes, de toutes les excursions, de tous les « caucus. » On se l’arrachait un peu, et c’était toujours une bonne fortune, pour des étudiants en goguette, que l’arrivée de ce bon Champfort.

On conçoit donc la joie de nos quatre apôtres