Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ble, elle se mit à exécuter sur le piano le plus fantastique des galops.

Quand ce fut fini, elle se retourna vers Champfort et se contenta de lui dire avec un singulier regard :

— « Mon cher Paul, il me vient une curieuse idée, à moi aussi.

— Me feriez-vous le plaisir… ?

— Oh ! volontiers : c’est que vous êtes jaloux de monsieur Lapierre.  »

Ce fut au tour de Champfort de pâlir. Mais, comme il n’avait pas à sa disposition la ressource du piano pour se donner contenance, Laure put à son aise suivre, sur la figure de son cousin, l’impression qu’elle avait produite.

Cependant, Paul balbutiait :

— «  Quelle idée ! grand Dieu, quelle idée !

— Elle est drôle, n’est-ce pas ?

— Oh ! pour le moins… être jaloux de « cet homme »!

— Comme vous dites cela ! fit la jeune fille avec un mélange de hauteur et de surprise. Est-ce que, par hasard, mon fiancé aurait le malheur de vous déplaire ?

— Ma foi, répondit Champfort avec une insouciance presque dédaigneuse, je vous avouerai ingénument que je n’ai pas encore eu la pensée d’analyser le sentiment qu’il m’inspire.

— Au moins peut-on supposer que ce n’est pas de la sympathie…

— Je suis trop poli pour vous contredire.

— Voilà un aveu… Mais que vous a-t-il donc fait, le pauvre jeune homme ?… Il a l’air de vous aimer beaucoup, cependant.  »

L’œil de Champfort s’alluma et l’étudiant pa-