Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/96

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Elle fut, du reste, plus prévenante que d’ordinaire pour son fiancé, et n’adressa pas une seule fois la parole à Champfort.

Le souper fut assez animé – Lapierre faisant à peu près seul les frais de la conversation avec les dames, tandis que Champfort et le fils de Mme Privat, arrivée depuis une demi-heure, s’entretenaient à part.

De l’incident du salon, il ne fut nullement question, et rien dans les paroles ni dans les regards de Lapierre ne vint indiquer à Champfort que l’ancien rival de Després eût compris la terrible allusion au drame nocturne de l’îlot qui venait de lui être jetée en plein visage.

« Ou cet homme est véritablement très fort, ou il est tellement sûr d’arriver à ses fins qu’il ne craint pas les menaces, se dit l’étudiant… Nous verrons ce que dira l’ami Gustave de cette attitude un peu plus qu’indépendante. »

Et le pauvre amoureux, qui n’y comprenait plus rien, se replongea dans ses réflexions pessimistes.

Quant au triomphateur Lapierre, après avoir reçu de Mme Privat toutes les instructions nécessaires à l’organisation du grand bal projeté, il se retira d’assez bonne heure, promettant de revenir le lendemain.

Bientôt après, chacun regagna sa chambre et les lumières s’éteignirent successivement aux fenêtres du cottage.

La nuit étendait son voile protecteur sur les douleurs et passions diverses sommeillant sous le toit de la Folie-Privat.