Page:Dickens - Barnabé Rudge, tome 2, Hachette, 1911.djvu/223

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Holà ! cria Hugh, qui fut le premier à plonger les yeux dans le corridor sombre. C’est Dennis que je vois là ! C’est bien fait, mon vieux. Dépêche-toi de nous ouvrir ; sans quoi nous allons être suffoqués par la fumée en nous en allant.

— Vous n’avez qu’à vous en aller tout de suite, dit Dennis. Qu’est-ce que vous venez chercher ici ?

— Chercher ! répéta Hugh. Eh bien ! et les quatre hommes ?

— Dis donc les quatre diables ! cria le bourreau. Est-ce que vous ne savez pas bien qu’ils restent là pour être pendus mardi ? Est-ce que vous n’avez plus aucun respect pour la loi et la constitution…. rien du tout ? Laissez ces quatre hommes tranquilles.

— Allons ! nous n’avons pas le temps de rire, cria Hugh. Ne les entendez-vous pas ? Retirez ces barres qui sont là fixées entre la porte et le plancher, et laissez-nous entrer.

— Camarade, dit le bourreau à voix basse, en se baissant pour n’être pas entendu des autres, sous prétexte de faire ce que Hugh désirait, mais ne le quittant pas des yeux ; ne peux-tu pas bien me laisser ces quatre hommes à ma discrétion, si c’est mon caprice comme ça ? Tu fais bien ce que tu veux, toi ; tu te fais en toute chose la part que tu veux…. eh bien ! moi, voilà ma part que je te demande. Je te le répète, laisse-moi ces quatre hommes-là tranquilles, je n’en veux pas davantage.

— Voyons, à bas les barreaux, ou laisse-nous passer, fut la réponse de Hugh.

— Tu sais bien, reprit doucement le bourreau, que tu peux remmener ce monde-là, si ça te convient. Comment ! tu veux décidément entrer ?

— Oui.

— Tu ne laisseras pas ces quatre hommes-là tranquilles, à ma discrétion ? Tu n’as donc de respect pour rien…. hein ? continua le bourreau en opérant sa retraite par où il était entré, et regardant son compagnon d’un air sombre. Tu veux entrer, camarade, tu le veux ?

— Quand je te dis que oui. Que diable ! qu’est-ce que tu as donc ? … Où veux-tu aller ?

— Je vais où je veux, ça ne te regarde pas, répliqua le bourreau, jetant encore du guichet de fer où il était, et qu’il