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Volumnia pousse un petit est aigu.

« Oui, au Parlement ! répète sir Leicester.

— On n’a jamais rien vu de pareil ! Et quel homme est-ce ? dit Volumnia.

— Je crois qu’on appelle ça un… maître de forges, répond sir Leicester, qui n’en est pas bien sûr. »

Volumnia pousse un autre petit cri.

« Si les informations qui m’ont été données sont positives, et je n’en doute pas, M. Tulkinghorn ayant toujours été d’une extrême exactitude dans ce qu’il avance, M. Rouncewell aurait eu au moins le bon sens de décliner cette proposition, continue sir Leicester ; mais cela ne détruit pas l’anomalie du fait, qui, suivant moi, donne lieu à des réflexions aussi étranges que révoltantes. »

Miss Volumnia s’étant levée en jetant un regard vers la table où sont rangés les bougeoirs, sir Leicester va galamment en chercher un dont il allume la bougie à la lampe voilée de milady.

« Je vous demanderai, dit-il à cette dernière, de rester encore quelques instants, car la personne dont il était question tout à l’heure est arrivée ce soir, un peu avant le dîner ; et, dans un billet fort convenable (sir Leicester, avec sa loyauté habituelle, croit devoir insister sur ce point), dans un billet fort convenable et parfaitement tourné, sollicite la faveur d’un entretien avec vous, milady, ainsi qu’avec moi, au sujet de votre protégée ; comme il semble vouloir partir cette nuit, j’ai répondu que vous le verriez avant de rentrer dans votre appartement. »

Miss Volumnia pousse un troisième petit cri, et s’enfuit en disant : « Oh Dieu ! je vous souhaite un prompt débarras de ce… comment l’appelle-t-on ?… maître de forges ? »

Les autres cousins disparaissent à leur tour, et, quand le dernier a pris son bougeoir, le baronnet tire le cordon de la sonnette : « Présentez, dit-il, mes compliments à M. Rouncewell, qui est chez la femme de charge, et dites-lui que je suis prêt à le recevoir. »

Milady, qui a écouté ces paroles avec une légère attention, regarde M. Rouncewell au moment où il entre. C’est un homme de cinquante et quelques années ; il se présente bien ; il a la voix claire, un front élevé d’où ses cheveux bruns commencent à disparaître, et la figure à la fois pleine de finesse et de franchise ; son aspect est celui d’un gentleman ; il est vêtu de noir, et ne manque pas de dignité, bien qu’il soit aussi actif que vigoureux. Il est naturel dans ses manières et ne paraît pas embar-