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LE CRICRI DU FOYER.

traient encore riant de la gaucherie du voiturier, remontant son col de chemise pour faire de lui un élégant, et sautant avec une gaie minauderie dans la chambre pour lui apprendre à danser.

Les fées recommencèrent de plus belle leurs démonstrations lorsqu’elles lui firent voir Dot avec la jeune aveugle ; car si elle portait partout avec elle son animation et sa gaîté, c’était surtout dans la maison de Caleb Plummer. Les fées applaudissaient à l’affection de la pauvre Berthe pour elle, à la gratitude, à la confiance qu’elle lui inspirait ; elles aimaient sa manière délicate d’écarter les remercîments de la jeune aveugle ; son activité pétulante, son adresse à employer tous les moments de sa visite à faire quelque chose d’utile dans la maison, où réellement elle travaillait beaucoup en feignant de s’amuser : sa généreuse prévoyance d’apporter le pâté au jambon et les bouteilles de bière ; sa figure radieuse lorsqu’elle arrivait et lorsqu’elle prenait congé ; cette merveilleuse expression enfin qui faisait qu’elle était partout la bienvenue, partout à sa place, partout nécessaire. Les fées adressaient alors à John un regard irrésistible comme pour lui dire : — Est-ce là cette femme qui a trahi ta confiance ? — pendant que quelques-unes plus caressantes se nichaient tendrement dans les plis de sa robe.

À plusieurs reprises, dans cette longue nuit, les fées lui montrèrent Dot assise sur son tabouret favori, la tête baissée, les mains croisées sur son front, les cheveux