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LE CRICRI DU FOYER.

Et ici il fit valoir la supériorité de May Fielding, qui certainement n’affectait nullement d’être amoureuse de lui.

« Elle a fait tous ses efforts… dit le pauvre John avec une émotion croissante. Je commence seulement à connaître combien ces efforts ont dû lui coûter… pour être ma fidèle et tendre femme… Comme elle a été bonne ! quel courage ! quelle force de cœur ! J’en atteste le bonheur que j’ai goûté sous ce toit ! Ce sera un souvenir consolant pour moi lorsque je resterai seul ici.

— Seul ici ? dit Tackleton. Oh ! alors, vous n’avez pas l’intention de ne pas donner suite à ce qui s’est passé…

— J’ai l’intention, reprit John, de lui témoigner tout ce qu’il y a de bonté en moi, et de lui faire toute la réparation qui est en mon pouvoir. Je puis l’affranchir des tourments quotidiens d’un mariage mal assorti et de ses efforts pour me les cacher. Elle aura autant de liberté que je puis lui en rendre.

— Lui faire une réparation ! s’écria Tackleton se tordant les oreilles avec les deux mains… J’ai mal entendu, vous n’avez pas dit cela ? »

Le voiturier saisit Tackleton par le collet et le secoua comme un roseau.

« Écoutez-moi, dit-il, et prenez garde de bien m’entendre. Écoutez-moi, parlé-je clairement ?

— Très-clairement.

— J’explique clairement ma pensée ?