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LE CRICRI DU FOYER.

couple, John, trottant chacun à son pas, c’est seulement parce que je suis une si folle petite créature, John, que j’aime encore quelquefois à jouer avec le bambin, et… »

Elle vit qu’il s’approchait d’elle, et l’arrêta encore, quoiqu’elle faillît être prise.

« Non, s’il vous plaît, John, encore une ou deux minutes avant de m’aimer ; j’ai gardé pour la fin ce que je désire surtout vous dire. Mon cher, mon bon, mon généreux John, quand nous parlions du Cricri l’autre soir, j’allais vous avouer — je l’avais sur les lèvres — que d’abord je ne vous aimai pas aussi tendrement que je vous aime à présent ; qu’en venant ici pour la première fois j’avais presque peur de ne pas parvenir à vous aimer autant que je l’espérais et le demandais dans mes prières — j’étais si jeune, John ! Mais, cher John, de jour en jour et d’heure en heure, je vous ai aimé davantage. Si je pouvais vous aimer plus que je vous aime, les nobles paroles que je vous ai entendu prononcer ce matin augmenteraient mon affection. Mais je vous ai donné toute l’affection que j’avais en moi (c’est-à-dire, beaucoup, John) ; vous l’avez, et vous l’avez comme vous la méritez ; depuis longtemps, bien longtemps il ne m’en reste plus. Maintenant, mon cher mari, reprenez-moi sur votre cœur ! Voici ma maison, John, et ne songez jamais à m’envoyer dans une autre. »

Jamais vous ne verrez le spectacle d’une noble petite