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LE CRICRI DU FOYER.

reparut portant sous le bras un vaste paquet couvert de papier brun.

« Monsieur Tackleton envoie ses compliments et quelques joujoux pour le poupon. Ils ne sont pas laids. »

Ces paroles prononcées, l’homme se retira encore.

Les convives auraient eu de la peine à trouver des mots pour exprimer leur étonnement, s’ils avaient eu le temps d’en chercher. Mais non ; à peine le messager avait fermé la porte derrière lui, qu’on frappa encore à la porte, et Tackleton entra en personne.

« Mistress Peerybingle, dit le marchand de joujoux, le chapeau à la main, je suis fâché, plus fâché que je n’étais ce matin. J’ai eu le loisir d’y penser. John Peerybingle, je suis d’une humeur naturellement âcre, mais il est impossible que je ne m’adoucisse pas si je me mets en contact avec un homme tel que vous. Caleb, cette ignorante petite bonne m’a donné hier au soir une espèce d’énigme dont j’ai trouvé le mot. Je rougis de penser combien il m’eût été facile de vous attacher à moi, votre fille et vous. Que j’ai été idiot en la prenant, elle, pour une idiote ! Amis, vous tous ici ; ma maison est bien solitaire ce soir ; je n’ai pas même un Cricri dans mon foyer. La peur les a tous fait fuir. Soyez indulgents pour moi, et laissez-moi me joindre à cette heureuse compagnie. »

En cinq minutes, il fut à son aise. Jamais vous ne vîtes un pareil homme. Qu’avait-il donc fait toute sa vie