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LES CARILLONS.
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l’adoration des faux dieux et la violation des tables de la loi, ces tables qui paraissent si propres et si polies, mais qui ont été tant de fois souillées et brisées. — Ah ! Dieu nous bénisse ! je le déclare du coin de mon feu où je suis commodément assis : c’est une voix pleine de terreurs que celle du vent quand il chante à minuit dans une église.

Mais le vent monte-t-il dans le clocher… c’est là-haut qu’il siffle et rugit ; dans le clocher où il peut si librement entrer et sortir à travers mainte arcade aérienne, et par les orifices plus étroits des meurtrières, tournoyant dans l’escalier, secouant le coq de la girouette criarde, et faisant trembler toutes les pierres de la tour ; — dans le clocher où se trouve le beffroi, où la rouille ronge de sa lèpre les grilles en fer, où les lames de plomb et de cuivre, ridées par les variations de l’atmosphère, craquent sous les pieds qui les foulent ; où les oiseaux garnissent misérablement leurs nids entre les vieilles poutres de chêne ; où une grise poussière s’accumule depuis des siècles ; où des araignées tachetées, qui se sont engraissées dans leur sécurité indolente, se balancent paresseusement en suivant la vibration des cloches, ne quittant jamais leurs châteaux aériens, ignorant ces alarmes qui forcent les araignées moins heureuses de grimper rapidement le long de leur fil comme le mousse aux cordages, ou de se laisser tomber à terre pour y sauver leur vie par la fuite. Oui, c’est dans le clocher d’une an-