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LES CARILLONS.
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sines domestiques. À ces fenêtres, se montraient souvent de frais visages, des visages jeunes, des visages gracieux, quelquefois des visages laids, vieux et boudeurs ; mais Toby avait beau réfléchir à ces bagatelles dans l’oisiveté de sa faction continuelle, il n’en savait pas davantage, ni d’où ces visages venaient, ni où ils allaient, ni, lorsque leurs lèvres remuaient, s’il se disait un seul mot bienveillant pour lui dans toute l’année. Non, il n’en savait pas là-dessus plus que les cloches.

Toby n’était pas un casuiste ; il savait cela du moins : non que je veuille dire que lorsqu’il commença à s’attacher aux cloches, faisant peu à peu avec elles une connaissance plus intime, il eût passé par toutes ces réflexions une à une, ou qu’il les eût récapitulées toutes solennellement ; ce que je veux dire et ce que je dis se borne à ceci : de même que les fonctions du corps de Toby, ses organes digestifs, par exemple, parvenaient à accomplir par leur propre mécanisme une suite d’opérations dont il ignorait complètement le but et dont la connaissance l’aurait bien étonné, de même ses facultés mentales, sans qu’il en eût conscience, avaient fait jouer tous leurs rouages et tous leurs secrets ressorts pour produire son amour des cloches. Et si je dis son amour, c’est que je ne trouve pas d’autre terme pour rendre la complication de ses sentiments ; car homme simple comme il était, Toby prêtait un caractère étrange