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LES CARILLONS.

lui une poignée de mains, aujourd’hui ! les cloches sonnent la nouvelle année. Écoutez-les. »

Elles sonnaient en effet ! Bénies soient leurs poitrines de bronze. Elles sonnaient ! Nobles cloches, mélodieuses cloches, ce n’était pas d’un métal ordinaire qu’elles étaient faites, ce n’était pas un artiste ordinaire qui les avait fondues ! Quand avaient-elles jamais carillonné ainsi ?

« Mais, demanda Trotty, aujourd’hui, je veux dire hier, vous avez eu une petite querelle avec Richard ?

— C’est qu’il est si méchant, père, répondit Meg. N’est-ce pas, Richard, que vous l’êtes ? et bien entêté, bien violent ! Il ne se serait pas plus gêné pour dire sa façon de penser à ce grand alderman, et pour le supprimer, comme il disait, que pour…

— Que pour prendre encore un baiser à Meg, poursuivit Richard, et il le fit.

— Non. C’est assez comme cela ! dit Meg. Mais je ne l’ai pas voulu laisser faire, mon père ; à quoi bon ?

— Richard, mon garçon, s’écria Trotty, vous êtes né avec de l’atout dans votre jeu et vous en aurez jusqu’à ce que vous mouriez… Mais vous pleuriez hier au soir auprès du feu, ma mignonne, quand je suis rentré. Pourquoi pleuriez-vous ?

— Je pensais aux années que nous avons passées ensemble, mon père. Ce n’était que cela. Je pensais que vous alliez vous trouver seul… »