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LES APPARITIONS DE NOËL.

temps, et vous chasserez ce souvenir importun comme un mauvais rêve… puissiez-vous êtes heureux dans la vie de votre choix ! »

À ces mots elle le quitta.

« Esprit ! dit Scrooge, ne me montrez rien de plus, ramenez-moi dans mon lit ; quel plaisir avez-vous à me torturer ?

— Encore une ombre ! cria l’Esprit.

— Non, plus d’autres, dit Scrooge ; je ne veux plus rien voir… »

Mais l’inexorable Esprit le retint dans ses bras et le força de faire attention à ce qui allait arriver.

Ils se trouvèrent dans un autre lieu : dans une chambre ni large ni riche, mais confortable. Près d’un feu d’hiver était assise une belle jeune fille, si semblable à la dernière, que Scrooge crut que c’était la même jusqu’à ce qu’il remarquât celle-ci, mère à présent, assise près de sa fille. Le bruit qui se faisait dans cette chambre avait quelque chose de tumultueux ; car il y avait là plus d’enfants que Scrooge n’en aurait pu compter dans le trouble de son âme, et chacun d’eux faisait le tapage de quatre. Mais toute cette tempête n’inquiétait personne ; au contraire, la mère et la fille en riaient de tout cœur, et la seconde, se mettant de la partie, fut bientôt assez mal traitée par les petits bandits. Que n’aurais-je pas donné pour être un d’entre eux ! non que je me fusse conduit avant tant de rudesse : oh !