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LES APPARITIONS DE NOËL.

de joie, de reconnaissance, de bonheur… jusqu’à ce que, l’heure étant venue, tous ces enfants montent dans leur chambre et le calme succède à ce joyeux désordre.

Scrooge put alors regarder avec plus d’attention cette scène d’intérieur : le maître de la maison, sur l’épaule duquel la fille s’appuie tendrement, s’assied entre elle et sa mère… Ah ! de penser qu’une créature semblable, une fille aussi gracieuse et aussi belle, aurait pu rappeler du nom de père et parer ses vieux jours des fleurs de son printemps… n’y avait-il pas de quoi sentir ses yeux obscurcis par les larmes ?

« Arabelle, dit le mari, se tournant vers sa femme avec un sourire, j’ai rencontré un de vos anciens amis, ce soir.

— Qui donc ?

— Devinez.

— Comment… Ah ! j’y suis, ajouta-t-elle en souriant comme lui ; c’est M. Scrooge.

— Lui-même. Je passais près de la fenêtre de son comptoir et je l’ai aperçu à travers les vitres. Sa femme se meurt, à ce qu’on assure. Il était seul, et il sera bientôt seul au monde.

— Esprit, dit Scrooge d’une voix tremblante, éloigne-moi d’ici.

— Je vous ai prévenu, répondit l’Esprit, que je vous