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LES APPARITIONS DE NOËL.

une image réjouissante de tous ces dîners de Noël dans la fumée qui tourbillonnait au-dessus de chaque four.

« Y a-t-il donc une saveur particulière dans ce qui tombe de votre torche ? demanda Scrooge.

— Oui, la mienne.

— Se communiquerait-elle à toute espèce de dîner aujourd’hui ?

— À tout dîner partagé avec cordialité… et plus encore à ceux des plus pauvres.

— Et pourquoi ?

— Parce que ce sont ceux qui en ont le plus besoin… mais je veux vous faire assister à l’un de ceux-ci. »

Et à ces mots, Scrooge et l’Esprit, transportés dans les faubourgs de Londres, s’arrêtèrent sur le seuil d’une maison que l’Esprit bénit avant d’entrer en secouant sa torche avec un sourire. C’était la maison de Bob Cratchit, le commis même de Scrooge, ce pauvre commis à quinze shellings par semaine. — Bob n’est pas encore au logis ; mais il est attendu ; Mrs  Cratchit sa femme n’a qu’une robe qui a été retournée deux fois : elle est en toilette cependant, tout autant qu’on peut l’être avec quelques sous de ruban : elle met la table, aidée de Belinda Cratchit, la seconde de ses filles, qui est parée… de rubans, comme sa mère, tandis que maître Pierre Cratchit, le fils aîné, qui plonge une fourchette dans le