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LES APPARITIONS DE NOËL.

poêlon aux pommes de terre, mord du bout des lèvres les coins d’un monstrueux col de chemise, présent de son père, heureux de se voir si brave et regrettant de ne pouvoir aller montrer son linge dans les parcs fashionables. Voici deux petits Cratchit encore, garçon et fille, qui surviennent en criant qu’ils ont flairé l’oie de la porte du boulanger et l’ont reconnue pour leur oie. Ces petits Cratchit croient déjà mordre sur leur part ; ils dansent de bonheur et flattent leur frère aîné, qui souffle le feu jusqu’à ce que, bondissant sous le couvercle qui les étouffe, les pommes de terre demandent à être débarrassées de leur pellicule.

« Qu’est-ce qui retient donc votre bien-aimé père, dit Mrs Cratchit, et votre frère Tiny Tim ?… Martha aussi était arrivée deux heures plus tôt, le dernier Noël…

— Voici Martha, mère, s’écria justement une grande fille qui arrivait pour répondre elle — même à son nom.

— Voici Martha, mère, répétèrent les deux petits Cratchit… Hourra ! Martha ! c’est que nous avons une fameuse oie !

— Le ciel vous bénisse, ma chère ! comme vous venez tard, dit Mrs Cratchit à Martha en l’embrassant une douzaine de fois et lui ôtant tendrement son chapeau et son châle.