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LES APPARITIONS DE NOËL.

les deux petits Cratchit placèrent les chaises pour tout le monde sans s’oublier, et une fois à leur poste, se mirent leurs cuillers dans la bouche, de peur d’être tentés de demander de l’oie avant que vînt leur tour d’être servis. Enfin la prière fut dite et il y eut un instant d’attente solennelle, lorsque Mrs Cratchit, promenant lentement son regard sur le couteau à découper, se prépara à le plonger dans les flancs de la bête, mais à peine l’eut-elle fait qu’un murmure de plaisir éclata autour d’elle : Tiny Tim lui-même, excité par les deux petits Cratchit, frappa sur la table avec le manche de son couteau et cria d’une voix faible : Hourra !

Jamais on ne vit oie pareille ! Bob déclara qu’il ne croyait pas qu’on en eût jamais fait cuire une si grosse, si grasse, si tendre, si savoureuse et à si bon marché ! Ce texte d’éloges fut commenté par l’admiration générale : avec la sauce aux pommes et les pommes de terre le dîner suffit à toute la famille… « Et vraiment ! dit Mrs Cratchit à la vue d’un os resté dans le plat, nous n’avons pas mangé tout ! » Cependant chacun en avait eu assez, et les petits Cratchit en particulier étaient bourrés de la garniture à la sauge et à l’ognon. Mais alors es assiettes étant changées par miss Belinda, Mrs Cratchit sortit seule… pour aller chercher le pouding !

Supposez qu’il soit manqué ! supposez qu’il se brise quand on le tournera ; supposez que quelqu’un ait sauté