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LES APPARITIONS DE NOËL.

tait au cou… l’indigne Toper ! Il paraît que la bonne fille crut devoir lui en faire des reproches, et quand le mouchoir fut sur d’autres yeux, ils eurent ensemble une explication confidentielle dans l’embrasure de la croisée.

À ce jeu-là et à d’autres, Scrooge prit tant de goût qu’il se serait volontiers mis de la partie, lorsqu’on proposa de jouer à oui ou non : — Je pense à quelqu’un ou à quelque chose ; devinez : je vous répondrai oui ou je répondrai non. — « Je pense, dit Toper à un animal, à un animal vivant, à un animal très-désagréable, à un animal sauvage, à un animal qui tantôt grogne et tantôt parle, qui habite à Londres, qui se promène dans les rues, qu’on ne montre pas pour de l’argent, qu’on ne musèle pas, qui ne vit pas dans une ménagerie, qu’on ne tue pas chez le boucher, qui n’est ni un cheval, ni un âne, ni une vache, ni un taureau, ni un tigre, ni un chien, ni un pourceau, ni un chat, ni même un ours. Devinez. » — J’y suis, j’y suis, s’écria la nièce de Scrooge. — Qu’est-ce ? voyons ? — C’est l’oncle Scro-o-o-o-oge. »

Les éclats de rire furent universels, et le neveu de Scrooge de rire plus que les autres, mais il se hâta d’ajouter : « En vérité, le cher oncle nous a trop amusés pour que nous puissions refuser de boire à sa santé : allons, un verre de vin chaud à l’oncle Scrooge.

— À l’oncle Scrooge, répéta-t-on en chœur ; joyeux Noël et bonne année à l’oncle Scrooge ! »