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LE CRICRI DU FOYER.

en poussant du coude le messager et le prenant à part : vous viendrez à la noce, n’est-ce pas ? nous sommes logés à la même enseigne.

— Comment à la même enseigne ? demanda John.

— Vous savez bien, reprit M. Tackleton. Je veux dire qu’il y a une petite disproportion entre l’âge de nos femmes et le nôtre. Puis, en le poussant encore du coude, il ajouta : venez, avant jeudi, passer une soirée avec nous.

— Pourquoi ? demanda John, étonné de cette pressante hospitalité.

— Pourquoi ? répliqua l’autre… voilà une nouvelle manière de recevoir une invitation. Pourquoi ? mais pour le plaisir de la société et le reste.

— Je ne vous ai jamais cru très-sociable, dit John avec sa simple franchise.

— Ta ! ta ! il ne faut pas de détours avec vous, je le vois, dit M. Tackleton. Pour être vrai, c’est que vous avez — notre femme, et vous — ce que les buveurs de thé appellent un air de bien-être quand vous êtes ensemble. Nous savons ce qui en est, mais…

— Non, nous ne le savons pas, dit John en l’interrompant… Qu’entendez-vous par là ?

— Oh ! fort bien : Nous ne le savons pas, puisque vous le voulez, dit M. Tackleton. Nous serons d’accord pour ne pas le savoir ; qu’à cela ne tienne. Je voulais donc dire, qu’à cause de cette apparence, notre compagnie