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LE CRICRI DU FOYER.

vous ? » en vérité, le plus souvent ce n’était pas davantage ; mais encore fallait-il y répondre avec un véritable esprit de cordialité, non-seulement par un salut de tête et un sourire, mais par l’action des poumons, comme s’il s’agissait d’une lutte parlementaire. Quelquefois des passants à pied ou à cheval venaient marcher ou chevaucher un petit bout de chemin derrière la voiture, pour faire un peu de causerie, et alors il y avait beaucoup de paroles échangées de part et d’autre.

Ensuite, Boxer, à lui seul, valait six chrétiens, pour faire reconnaître un ami au voiturier, ou le voiturier à un ami. Boxer était connu de tout le monde, sur la route, surtout par les poules et les pourceaux, qui ne le voyaient pas plutôt s’approcher le corps oblique, les oreilles dressées avec un air curieux, et son tronçon de queue en mouvement, qu’ils se réfugiaient dans leurs retranchements les plus éloignés, sans attendre l’honneur d’une plus intime connaissance. Boxer avait affaire partout ; il furetait dans tous les sentiers, regardait dans tous les puits, visitait toutes les chaumières, faisait irruption au milieu de toutes les écoles d’enfants, effrayait tous les pigeons, faisait relever la queue à tous les chats, et entrait dans tous les cabarets comme une pratique habituelle. Partout où il paraissait, quelqu’un s’écriait : « Holà ! voici Boxer, » et ce quelqu’un sortait aussitôt, accompagné par deux ou trois autres, pour souhaiter le bonjour à John Peerybingle et à sa jolie femme.