Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/106

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l’une après l’autre sur mes lèvres. Après avoir ainsi balbutié, je dis enfin : « — Steerforth, le bonheur de vous revoir m’étouffe. Parlez-moi, vous, puisque je ne saurais vous exprimer ma joie. »

À son tour il fut ému de mon émotion : « Allons, Copperfield, » me dit-il, « remettez-vous, mon cher ami. Moi aussi je suis heureux de la rencontre. Et comment êtes-vous ici ? » ajouta-t-il en dégageant une de ses mains et me frappant amicalement sur l’épaule.

« — Je suis arrivé par la diligence de Cantorbéry cet après-midi. J’ai été adopté par une tante qui habite le comté de Kent, et j’ai terminé là mon éducation. Mais vous, Steerforth, qu’êtes-vous devenu ?

» — Mon cher, on a fait de moi ce qu’on appelle un oxonien, un étudiant d’Oxford ; c’est-à-dire, je suis, dans cette auguste Université, périodiquement, des cours de sciences et de belles-lettres qui m’ennuient à en périr. Aujourd’hui, je vais rendre visite à ma mère… Vous êtes, Copperfield, un charmant garçon, et, maintenant que je vous contemple, c’est toujours vous, toujours le même. Comment ne vous ai-je pas reconnu tout de suite ?