Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/144

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lit, Peggoty me fit signe de ne rien dire, et je me tus.

« — J’ai quelque part sur moi, ma chère, » reprit M. Barkis, « quelques pièces de monnaie, une bagatelle. Si vous voulez, M. David et vous, me laisser faire un petit somme, je tâcherai de retrouver cet argent à mon réveil. »

Nous sortîmes de la chambre, et lorsque nous fûmes dehors, Peggoty m’apprit que M. Barkis, étant devenu un peu plus serré qu’autrefois, avait toujours recours à la même ruse avant d’extraire un seul shelling de son trésor ; il souffrait de mortelles tortures pour se lever seul et puiser dans la malheureuse malle où il amoncelait ses épargnes à la manière des pies. En effet, nous l’entendîmes bientôt qui ne pouvait réprimer les soupirs douloureux que lui arrachaient ses efforts convulsifs ; mais Peggoty, tout en ayant les larmes aux yeux, tant il excitait sa pitié, dit que son mouvement de générosité lui ferait du bien et qu’il valait mieux feindre de ne pas l’entendre. Un quart d’heure après il nous rappela, et, dissimulant son martyre, prétendit avoir goûté les douceurs du repos le plus rafraîchissant : « Voilà une guinée que j’ai re-