Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/152

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je suis décidée et j’espère être une aussi bonne femme que possible pour lui, car c’est un brave garçon. Là-dessus Mrs  Gummidge de battre des mains comme à un spectacle… et vous entrez en ce moment-là, vous autres ; tout est découvert, il n’y a plus à s’en dédire : Émilie épousera Cham dès que son apprentissage sera fini. »

En terminant, M. Daniel Peggoty, dans l’exubérance de sa joie, frappa sur l’épaule de Cham qui, à son tour, nous dit en balbutiant :

« — Elle n’était pas plus haute que vous n’étiez vous-même, M. Davy, lorsque vous vîntes, ici pour la première fois, et je devinais ce qu’elle serait un jour : je l’ai vue croître ici, sous mes yeux… comme une fleur. Je donnerais ma vie pour elle, M. Davy… oh ! suis-je content et heureux ! Je ne saurais dire, Messieurs, non, je ne saurais dire à quel point je l’aime… ah ! il n’est pas de beau seigneur, voyez-vous, qui aime plus sa dame… quoique je voudrais savoir faire, moi aussi, de beaux discours pour dire combien j’aime la mienne. »

Je fus touché de voir ce jeune géant trembler de la violence de ses sentiments pour la charmante fée qui avait captivé son cœur. La confiance simple de M. Daniel Peggoty et la