Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/182

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elle, « n’ai-je rien oublié ? non. Bien ! maintenant, mes jeunes amis, je vais briser vos cœurs, je le sais, mais je suis forcée de vous quitter. Appelez à votre secours tout votre courage pour supporter cette triste séparation. Adieu, M. Copperfield ; ayez soin de vous, mon joli cavalier. Comme j’ai babillé ! c’est votre faute aussi, mes deux aimables vauriens ; allons, je vous pardonne et vous chouette bon cheoir ! comme disait l’Anglais qui voulait apprendre le français : « Chouette bon cheoir ! »

Sur le seuil de la porte elle se retourna pour compléter sa sortie en nous criant : « — Vous laisserai-je une mèche de mes cheveux ?… Ne suis-je pas bien indiscrète ? » ajouta-t-elle pour commenter cette offre galante. Elle partit enfin en posant son doigt sur ses lèvres et son nez camard.

Steerforth rit de si bon cœur qu’il me fut impossible de ne pas rire aussi, mais moins franchement. Il me dit ensuite que Miss Mowcher était réellement une femme extraordinaire, connaissant tout le monde, ayant les plus belles relations, courant la province, épilant, coiffant, pommadant toutes les têtes qui se présentaient à elle, se faisant bien