Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/194

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Je ne pus m’empêcher de rire encore en voyant avec quelle impartialité indifférente il tenait la balance entre toutes les professions.

« — Et qu’est-ce qu’un proctor, Steerforth ? » lui dis-je.

« — Un proctor, » me répondit-il, « est une espèce de procureur[1] monacal. Il y a, dans un vieux coin de rue, près du cimetière Saint-Paul, certains tribunaux surannés qu’on appelle Doctors’ Commons… Un proctor est, dans ces tribunaux, ce que les avoués[2] sont dans les cours de droit civil et d’équité. C’est un fonctionnaire dont l’existence, d’après le cours naturel des choses, aurait dû se terminer il y a deux siècles environ. Je vous expliquerai mieux ce qu’est un proctor, en vous expliquant ce qu’est la cour des Doctors’ Commons, cour d’une autre époque, où l’on administre ce qu’on appelle la loi ecclésiastique, et où l’on mystifie les clients avec d’antiques actes du Parlement dont les trois quarts du monde n’ont jamais ouï parler et que l’autre quart suppose avoir été exhumés à

  1. Attorney.
  2. Sollicitors.