Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/240

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par un autre ; mais le commissionnaire était enfin parti avec ma réponse.

J’avais quitté l’étude de mes patrons à trois heures et demie. J’aurais pu devancer le rendez-vous de quinze minutes, et cependant le cadran de l’horloge de Saint-André me montra que j’étais en retard quand j’agitai le marteau de la maison de M. Waterbrook… À mesure que j’approchais de cette maison, le cœur me manquait ; je ne frappai qu’avec le courage du désespoir.

Les bureaux de M. Waterbrook étaient au rez-de-chaussée, son salon et ses pièces d’apparat au premier étage. Je fus introduit dans un joli boudoir, où était assise Agnès, tricotant une bourse de soie.

Son air calme et si doux me rappela si bien mes innocentes journées de Cantorbéry, que j’en ressentis plus vivement le remords de ma grossière et stupide démence. Je ne puis nier que je versai des larmes ; je ne sais pas encore si ce n’était pas ce que je devais faire de plus sage ou de plus ridicule.

« — Tout autre que vous m’aurait vu, Agnès, » dis-je en détournant la tête, « je me consolerais peut-être ; mais vous ! Ah ! il vaudrait mieux être mort !… »