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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/314

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vous prier de passer quelques jours avec nous : me voici, et justement vous prenez votre volée pour Yarmouth.

» — C’est bien à vous, Steerforth, de parler ainsi, vous qui êtes toujours au moment d’entreprendre une expédition ou une autre. »

Il resta un moment comme interdit avant de répondre.

« — Allons, Davy, retardez votre voyage de vingt-quatre heures, et passez la journée de demain avec nous. Qui sait quand nous nous reverrons ? Allons, accordez-moi cette journée. J’ai besoin de vous pour ne pas me trouver en tête-à-tête avec Rosa Dartle.

» — Prendriez-vous trop d’amour l’un pour l’autre si je n’étais pas entre vous deux ?

» — Oui, trop d’amour ou trop de haine, n’importe lequel ; » dit Steerforth en riant, et il insista si bien que je ne pus lui refuser. Il passa alors sa redingote, alluma son cigare, et partit avec l’intention, de faire à pied la route jusqu’à Highgate. Je passai ma redingote aussi, et l’accompagnai jusqu’à la dernière maison de Londres ; mais je n’allumai pas de cigare. J’en avais assez depuis que j’avais fumé pour la première fois.

Le lendemain matin, au moment où je