Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/340

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fier s’il était en sûreté au moyen de l’espèce de baguette divinatoire dont je l’avais vu se servir, il avait exigé qu’on le plaçât sur une chaise à son chevet. Le temps et le monde lui échappaient ; mais le coffre était là… Les dernières syllabes qu’il avait prononcées résumaient l’explication qu’il donnait sans cesse : — « Vieilles hardes ! »

« — Barkis, mon ami, » dit Peggoty avec cet accent d’encouragement qu’on prend pour s’adresser aux malades, « voici mon cher enfant, mon cher Davy, qui nous réunit tous les deux, celui que vous chargiez de vos messages, vous en souvenez-vous ? Ne voulez-vous pas dire bonjour à M. Davy ? »

M. Barkis resta muet et insensible comme le coffre sur lequel il avait cherché à s’appuyer. Nous étions au pied du lit, M. Daniel et moi, et le bon marinier me dit à l’oreille en mettant sa main devant sa bouche :

« — Il s’en va avec la marée. »

J’avais les larmes aux yeux ainsi que M. Daniel, mais je répétai tout bas : « Avec la marée ?

» — Le long de la côte, » me répondit M. Daniel, « les malades ne meurent que lorsque la marée est à peu près épuisée, les enfants ne