Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/97

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ter son père jusque dans le secret de mes pensées : expression d’orgueil et de dévoûment, de tristesse et de compassion. Elle ne pouvait rien me dire qui m’émût autant que cet appel muet à mes sympathies.

Nous allâmes prendre le thé chez le Dr Strong, où nous passâmes la soirée en famille. Le Docteur me fit fête ; il annonça son projet de céder bientôt son pensionnat à son premier sous-maître, pour s’occuper exclusivement de son Dictionnaire des racines grecques et de sa charmante femme. En même temps, comme on venait de recevoir une lettre du cousin Maldon, qui se plaignait du climat de l’Inde, Mrs Markleham, toujours prête à invoquer le souvenir du temps où ce cher cousin jouait avec sa fille, opina pour son retour immédiat, bien persuadée que la même providence qui lui avait procuré un premier emploi outre-mer, lui en procurerait un autre en Angleterre. Le Docteur était naïvement de cet avis, et il ne s’apercevait pas plus qu’autrefois de l’embarras que ce sujet de conversation causait à Mrs Strong. Quant à moi, plus clairement, hélas ! en comparant la physionomie si pure d’Agnès et celle de la jeune compagne du Docteur, en voyant surtout celle-ci éviter l’œil toujours