Page:Dickens - L’Abîme, 1918.djvu/217

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Il sort, et bientôt de retour, il se tient debout, derrière Vendale, qu’il touche à l’épaule.

— Allez à la porte de côté, — dit-il, — et seul. Confiez-moi votre femme pour un moment.

Sur le seuil de cette porte se tenaient les deux guides de l’Hospice, couverts de neige, exténués par une longue route. Ils souhaitèrent toutes sortes de bonheur à Vendale, puis…

Puis chacun d’eux mit sa forte main sur l’épaule du jeune homme, et le premier lui dit :

— La litière est ici, la même dans laquelle on vous a transporté à l’Hospice, la même !…

— La litière, ici ! — fit Vendale. — Pourquoi ?

— Silence… Pour l’amour de votre femme… Votre compagnon de ce jour-là….

— Que lui est-il arrivé ?

Le guide regarda son camarade comme pour le sommer de lui donner du courage.

— Il est là, — dit-il.

— Pendant quelques jours, — reprit le guide, — il a vécu au premier Refuge. Le temps était alternativement beau et mauvais…

— Eh bien ? — fit Vendale.

— Il est arrivé à notre Hospice avant-hier, et s’étant réconforté par un bon sommeil, par terre, devant le feu, enveloppé dans son manteau, il se détermina à partir avant le jour, pour continuer sa route jusqu’à l’Hospice voisin. Cette partie du chemin lui inspirait de grandes craintes, il pensait qu’elle serait plus mauvaise le lendemain.

— Achevez….