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GRILLON DU FOYER

Dot. Il ajoute vingt années à mon âge pour le moins. N’est-ce pas John ?

— Quarante, répondit John ?

— Combien en ajouterez-vous à l’âge de May ? Je suis sûre de ne pas le savoir, dit Dot en riant. Mais elle pourrait bien risquer d’ajouter cent ans à son âge, au prochain anniversaire de sa naissance.

— Ah ! Ah ! s’écria en riant Tackleton. Mais cela ressemblait à un tambour creux, et il riait jaune. Et il regarda Dot comme s’il allait l’étrangler, vraiment.

— Ma bonne chérie ! dit Dot. Vous souvenez-vous de quelle manière nous parlions, à l’école, des maris que nous avions l’intention de choisir. Je ne me rappelle plus combien le mien devait être jeune, beau, distingué, gai, agréable ! et le vôtre, May !

— Ah ! ma chère, je ne sais si je dois rire ou pleurer quand je pense quelles folles filles nous étions alors.

May parut savoir ce qu’elle devait faire ; car sa figure devint tout d’un coup colorée, et des larmes parurent dans ses yeux.

— Et aussi les personnes elles-mêmes, les jeunes gens sur lesquels nous fixions quelquefois notre attention, dit Dot. Nous ne pensions pas le moins du monde au cours que prendraient les événements. Je n’avais jamais pensé à John, j’en suis bien sûre ; et si je vous avais dit que vous seriez un jour mariée à M. Tackleton, comme vous m’auriez souffletée. N’est-ce pas vrai, May ?