Page:Dickens - Les Grandes Espérances, Hachette, 1896, tome 1.djvu/168

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE XV.


Je devenais trop grand pour occuper plus longtemps la chambre de la grand’tante de M. Wopsle. Mon éducation, sous la direction de cette absurde femme, se termina, non pas cependant avant que Biddy ne m’eût fait part de tout ce qu’elle avait appris au moyen du petit catalogue des prix, voire même une chanson comique qu’elle avait achetée autrefois pour un sou, et qui commençait ainsi :

Quand à Londres nous irons
xxxxRon, ron, ron,
xxxxRon, ron, ron,
Faut voir quelle figure nous ferons
xxxxRon, ron, ron,
xxxxRon, ron, ron.

Mais mon désir de bien faire était si grand, que j’appris par cœur cette œuvre remarquable, et cela de la meilleure foi du monde. Je ne me souviens pas, du reste, d’avoir jamais mis en doute le mérite de l’œuvre, si ce n’est que je pensais, comme je le fais encore aujourd’hui, qu’il y avait dans les ron, ron, tant de fois répétés, un excès de poésie. Dans mon avidité de science, je priai M. Wopsle de vouloir bien laisser