Page:Dickens - Les Grandes Espérances, Hachette, 1896, tome 1.djvu/203

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des ressources fort suffisantes de considération et de bonheur. Ces jours-là, j’arrivais à conclure que mon antipathie pour le pauvre vieux Joe et la forge s’était dissipée, et que j’étais en bon chemin pour devenir l’associé de Joe et le compagnon de Biddy… quand tout à coup un souvenir confus des jours passés chez miss Havisham fondait sur moi comme un trait meurtrier, et bouleversait de nouveau mes pauvres esprits. Une fois troublés, j’avais de la peine à les rassembler, et souvent, avant que j’eusse pu m’en rendre maître, ils se dispersaient dans toutes les directions, à la seule idée que peut-être, après tout, une fois mon apprentissage terminé, miss Havisham se chargerait de ma fortune.

Si mon apprentissage eût continué, je n’ose affirmer que je serais resté jusqu’au bout dans ces mêmes perplexités ; mais il fut interrompu prématurément, ainsi qu’on va le voir.

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