Page:Dickens - Les Grandes Espérances, Hachette, 1896, tome 2.djvu/158

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CHAPITRE XIII.


« Cher garçon, et vous, ami de Pip, je ne vais pas aller par quatre chemins pour vous dire ma vie, comme une chanson ou un livre d’histoire, mais je vais vous la dire courte et facile à saisir ; je vais vous la raconter tout de suite en deux phrases d’anglais.

« En prison et hors de prison, en prison et hors de prison, en prison et hors de prison.

« Vous en savez tout ce qu’il y a à en savoir.

« Voilà ma vie en grande partie, jusqu’au jour où l’on m’embarqua, peu après que j’eusse fait la connaissance de Pip.

« On a fait de moi tout ce qu’il est possible, excepté qu’on ne m’a pas pendu.

« J’ai été enfermé aussi soigneusement qu’une théière d’argent.

« J’ai été transporté par-ci, transporté par-là.

« J’ai été mis à la porte de cette ville-ci ; j’ai été mis à la porte de cette ville-là.

« On m’a attaché à un chantier.

« On m’a fouetté, tourmenté et réduit au désespoir.

« Je n’ai pas plus d’idée de l’endroit où je suis né que vous, si j’en ai autant.