« Puis il s’écria :
« — Elle va l’étendre sur moi !… Ah ! c’en est fait de moi !… Enlevez-le-lui ! enlevez-le-lui !… »
« Puis, tout en s’attachant à nous, il continuait à parler au fantôme et à lui répondre, jusqu’à ce que je crus à moitié le voir moi-même.
« La femme de Compeyson, qui était habituée à ces crises, lui donna un peu de liqueur pour calmer ses visions, et bientôt il devint plus tranquille.
« — Oh ! elle est partie, son gardien est-il venu la chercher ? dit-il.
« — Oui, répondit la femme de Compeyson.
« — Lui avez-vous dit de l’enfermer au verrou ?
« — Oui.
« — Et de lui enlever cette vilaine chose ?
« — Oui… oui… c’est fait.
« — Vous êtes une bonne créature, dit-il, ne me quittez pas, et quoi que vous fassiez, je vous remercie. »
« Il demeura assez tranquille, jusqu’à cinq heures moins cinq minutes.
« Alors il s’élança en criant, en criant très-fort :
« — La voilà ! Elle a encore le linceul… Elle le déploie !… Elle sort du coin !… Elle approche du lit… Tenez-moi tous les deux, chacun d’un côté… Ne la laissez pas me toucher… Ah !… elle m’a manqué cette fois… Empêchez-la de me le jeter sur les épaules !… Ne la laissez pas me soulever pour le passer autour de moi… Elle me soulève… tenez-moi ferme. »
« Puis il se souleva lui-même avec effort, et nous découvrîmes qu’il était mort.
« Compeyson vit dans ce fait un bon débarras pour tous deux.
« Lui et moi, nous commençâmes bientôt les affai-